10 mars 2012

VICTOR BIDJOCKA BI KON: Un monstre sacré de la culture africaine.

BELGIQUE::MUSIQUE Belgique - Cameroun : Victor Bidjocka bi Kon, Manager culturel




« Pour immortaliser Jean Bikoko Aladin, Je vais organiser un grand festival d'Assiko à Eseka au Cameroun»

Du Timis dans les années 1991 au 520 Avenue Louise de Bruxelles en 2012, en passant par la Sanza, l’Équipe, le Gala, le Sun City, le Sun, le Full Moon et Home Office, le temps a vite passé et Victor Bidjocka qu'on ne présente plus dans les milieux culturels de la diaspora, aura fait le tour ... sans s'épuiser.

Tous les noctambules et les nostalgiques du bon vieux temps se souviennent encore de ses soirées courues, de ses émissions dans les radios privées et de l’émission cadencée aux rythmes tropicaux à la RTBF (radio 21). Entre la production musicale et la promotion des artistes africains, il trouve toujours un moyen de vendre la culture camerounaise en particulier et africaine en général.



C'est dans cet ordre d'idées qu'il compte, au travers d'un spectacle d'Assiko grandeur nature à Eseka, immortaliser la mémoire de Jean Bikoko Aladin, virtuose camerounais de la musique décédé le 22 juillet 2010 à Yaoundé au Cameroun. Entretien.



Si on n'entend plus trop parler de Bidjocka, est-ce à dire que l'homme est fini ou qu'il a changé de registre?

«Finir ?» je ne pense pas. Je suis toujours dans le domaine de la culture avec beaucoup plus de responsabilités que par le passé. C'est vrai que je n'anime plus les émissions à la radio, je n'écris plus les articles dans la presse, je ne suis plus derrières les platines dans les boîtes de nuit, j'organise encore moins les soirées. Il faudrait aussi dire que les Camerounais ne se mobilisent plus comme avant. Quand on organise les soirées en invitant des artistes de renoms, c'est pas la grande mobilisation. On l'impression que les Camerounais ne consomment plus leur culture et c'est inquiétant.



Quels rapports entretenez-vous avec hommes et femmes du showbiz africains?


Je tiens à préciser que je suis dans la culture depuis une trentaine d'années et ce je fais c'est par amour et non pour l'argent. Si je le faisais pour de l'argent, je crois que j'aurais arrêté depuis longtemps. C'est peut-être pour cette raison que j'entretiens de bonnes relations avec les artistes, notamment les anciens: Papa Wemba, Kofi Olomide, Prince Eyango, Meiwey, Guy Lobe, Moni Bile, Franky Vincent, Jacky Rapon, Phil Control, etc ... La liste est très longue. Nous sommes restés de bons amis.


Quelle lecture faites-vous de la musique camerounaise?


Avant d'évoquer les problèmes liés aux droits d'auteurs et aux droits voisins, je crois que le véritable problème de la musique camerounaise est la création. Il manque de vrais créateurs au niveau de cette musique. Le makossa est dénaturé, les autres rythmes sont en perte de vitesse. Les gens prennent encore du plaisir à écouter par exemple les anciens comme Ekambi Brillant, Ndedi Dibango, Prince Eyango, Moni Bile, Missé Ngoh parce qu'il y avait du travail et du sérieux derrière. Aujourd'hui n’importe qui s’autoproclame artiste, avec un pc, on peut sortir ce qu'on veut et c'est généralement du «n'importe quoi!». On a tendance à confondre commercial et boucan, certains font un coup de poker et ça marche mais le public n’est pas dupe. Il ya des productions « mouchoirs jetables » et les autres.


Le deuxième problème de la musique camerounaise c'est la piraterie mais ce sont les dirigeants politiques qui en sont responsables. C'est eux qui doivent prendre des mesures pour que les artistes vivent pleinement de leur travail. C'est pour cette raison qu'on a mondialement institué le droit d'auteur et la propriété intellectuelle. Si les gens se battent à ce point autour de la musique au Cameroun, c'est la preuve que c’est un secteur dans lequel beaucoup d’argent circule. Les dirigeants camerounais doivent mieux organiser ce secteur pour que ça marche comme c'est le cas sous d'autres cieux. Par exemple au Rwanda et au Burundi, il n'y a pas de piraterie et les artistes ne paient pas pour passer dans les médias.



Vous êtes aussi connu dans le domaine de la production musicale. Qu'est-ce qui vous a motivé à vous y lancer?

Quand je suis arrivé en Belgique en 1978, on parlait le lingala partout. Tous les africains étaient considérés comme des Congolais. J'allais souvent passer mes vacances à Paris et j'ai constaté qu'il y avait un déphasage entre les africains de Paris et ceux de Bruxelles. Il fallait montrer à certaines que nous ne venions pas tous d’un village qui s’appelle Afrique. Ceci passait par la promotion de la diversité culturelle de l’Afrique. La première artiste que j’ai produite s »appelle Georgette Pantz, elle faisait du Bikutsi.

Il y a eu beaucoup d’autres expériences, je pense par exemple au groupe Zam Zam que j’avais créé avec mon ami Jean-Christophe Matata, avec qui j’ai travaillé pour d’autres projets. Ma dernière actualité dans ce domaine c'est la production de Jean Bikoko Aladin. On ne trouvait aucun de ses CD sur le marché. Alors, j'ai décidé de faire quelque chose pour pallier ce manquement. J'ai enregistré une centaine de titres avec lui. Nous avons sorti deux albums.



Aux obsèques de Jean Bikoko.
Le premier c'est «Um Nyobe» et le second c'est «kel ma wo».J'ai été un peu découragé parce qu'au Cameroun, les disques ne se vendent pas. Mais pour immortaliser Jean Bikoko Aladin, nous avons une programmation de 12 albums dont les 2 que je viens de citer et qui sont déjà dans les bacs. Toute son œuvre sera mise sur CD et un DVD de son dernier concert, c’était à Bruxelles il y a trois ans, sortira cette année, une façon modeste d’écrire une petite page de l’Histoire de la musique camerounaise.


J’ai un projet qui me tient à cœur, c’est l’organisation d’un grand spectacle d'Assiko à Eseka qui réunirait tout ce que le pays compte comme artistes assiko, musiciens et danseurs, un genre de mini festival, un rendez-vous annuel pour immortaliser cette grande figure de la musique camerounaise qu’était Aladin.


Vous êtes le patron du 520 Avenue Louise, un night club qui marche très fort actuellement. Est-ce une boîte camerounaise?

C'est un club plutôt tropical. Sans fausse modestie, c’est le temple de l’ambiance africaine à Bruxelles. On ne saurait faire un établissement pour une communauté particulière en ces temps de crise. Je me suis toujours battu pour que toutes les facettes de l'Afrique soient représentées. Nous sommes là pour vendre l'Afrique, on nous juge par rapport à nos actes malheureusement certains africains se comportent comme des touristes de deux jours alors qu’ils sont là depuis plusieurs années.

Pour conclure, avez-vous des projets pour cette année 2012 qui vient de commencer ?

Bien-sûr mais les projets ne sont vrais qu’une fois réalisés. Nous allons fêter le deuxième anniversaire de notre établissement au mois de juin ; ça sera un marathon d’une semaine avec des soirées à thèmes et de nombreux artistes invités.


Nous sommes aussi entrain de travailler sur un gros événement, pendant les vacances d’été, une grande fête tropicale en plein air avec barbecue et concerts ; ça vaudra le déplacement.
Nous nous penchons également sur d’autres plans qui seront dévoilés bientôt.

 © Camer.be : Samuel Mben Mben (pour l'article).


7 mars 2012


Comment vaincre la malédiction ?

mains-enchaine-ensemble_~jde0101.jpgLa malédiction se définit comme un état de malheur inévitable, imposé par une divinité ou par le destin. La malédiction est la pire chose qui puisse arriver à un être humain. Mais il est important de noter qu’une malédiction n’est pas le fruit du hasard, car la bible dit qu’une malédiction sans cause est sans effet. Cela signifie simplement que toutes les situations de malheur qui s’abattent sur un homme ont des causes, des origines auxquelles la victime est associée. Le mot malédiction a été prononcé pour la première fois dans la bible lorsqu’Adam et Eve ont péché contre Dieu dans le jardin d’Eden. Ce jour là, Dieu proféra des paroles de malédiction sur Adam et Eve, sur le serpent qui les fit pécher et sur le sol. Genese3.14-19. Ces paroles de malédiction que Dieu prononça sur Adam et Eve eurent leur accomplissement à cause du péché qui a été commis. Aujourd’hui comme dans les temps reculés, beaucoup de personnes croupissent sous le joug de la malédiction et ce sous diverses formes.
Quelles sont aujourd’hui les causes et origines des malédictions que connaissent les hommes ?
Quelles en sont les manifestations ?
Comment venir à bout de ces diverses malédictions ?

I- Causes et origines des malédictions
Les origines des malédictions que connaissent les hommes sont diverses et se définissent souvent selon les pays et les cultures. Cependant, elles se rejoignent toujours autour du même axe : le péché. Nous allons en étudier quelques unes.
-La malédiction liée aux pactes et alliances diaboliques
Pour cette cause, il est important de mentionner qu’il y a deux niveaux.
Niveau 1 : Alliance et pactes entre deux individus
Il s’agit pour deux personnes de tisser des alliances entre elles sur un fondement diabolique.
(Qui fait intervenir des esprits diaboliques) .Cela concerne les alliances de sang pour des amoureux, des partenaires d’affaires, des amis, des peuples ou encore des nations.
Niveau 2 : Alliances et pactes entre un homme et une divinité
Il s’agit ici des alliances contractées par un individu, une famille, un peuple, une nation avec des esprits méchants qui font l’objet d’adoration tels que les esprits des eaux, de mort, ou toute autre divinité. A cela, il faut ajouter les consultations de marabouts, de devins ou magiciens qui font intervenir les démons dans leurs pratiques.
NB : les alliances feront l’objet d’une étude particulière.
- La malédiction parentale
C’est lorsque certains parents ou personnes détentrices de l’autorité parentale profèrent des insultes ou des paroles négatives sur la vie des enfants. Des personnes qui ont une autorité spirituelle peuvent prononcer des malédictions sur des individus sur qui ils sont établis. Dans Genèse 49.2-4, Jacob a maudit son fils Ruben qui était monté sur sa couche.
-La malédiction liée au nom
Le nom d’une personne peut être source de malédiction. Il y a des personnes dont le nom a une connotation négative. Certaines portent des noms qui signifient douleur, malheur, souffrance, pauvreté, ou encore des noms de divinité etc. Les noms portent en eux-mêmes des prophéties et donc ont une influence sur la vie des personnes qui les portent. Lorsque vous portez un nom à connotation négative, chaque fois que l’on vous appelle, le diable répond amen. Jacob signifiait usurpateur et cela a eu une influence négative sur sa vie. Dieu a dû lui donner le nom Israël pour qu’il entre dans le plan de bénédiction divin.
-La malédiction liée à la désobéissance de la parole de Dieu
Dans le livre de Deutéronome28, la bible fait mention des malédictions qui s’abattront sur celui qui n’obéirait pas à la parole de Dieu. Toute désobéissance à la parole de Dieu est sujette à une malédiction.
Cette liste n’est pas exhaustive car il peut y avoir d’autres causes en fonction des pays et des cultures que le saint esprit peut vous révéler.
II-les manifestations de la malédiction
Les malédictions ont un effet dévastateur dans la vie des victimes et ce dans différents domaines. Les manifestations de la malédiction se traduisent par :
-des échecs et tragédies inexplicables, la souffrance dans tous les domaines de la vie, misère et pauvreté extrême.
Exemples : chômage, célibat, des familles entières décimées par des décès mystérieux, maladies incurables ou aux origines non identifiables, divorce, couple instable, stérilité.
-des pertes inexplicables, des investissements à perte, des blocages, des dettes, affaires avortées, des faillites etc.
III- Comment vaincre la malédiction
La bible nous propose l’unique et véritable solution au problème de la malédiction. Cette solution, c’est la personne de Jésus-Christ. A ce sujet, voici ce que Paul a dit aux chrétiens de Colosse. Vous, vous étiez morts à cause de vos fautes, et aussi parce que vous n’étiez pas des circoncis. Mais Dieu vous a rendu la vie avec le Christ. Il nous a pardonné toutes nos fautes, 14 il a effacé le document de nos dettes qui nous accusait, et qui était contre nous à cause des règles établies. Et il l’a détruit en le clouant sur la croix.15 Dieu a enlevé leur puissance aux esprits qui avaient autorité et pouvoir. Il a présenté ces esprits devant tout le monde et il les a traînés comme des prisonniers dans le défilé victorieux de son Fils. Colossiens2.13-15

A travers Christ, nous qui étions mort dans le péché, sommes ramenés à la vie. La mort de Christ fut la mort de nos péchés; La résurrection de Christ est le retour à la vie de nos âmes. Christ s’est fait malédiction pour que nous soyons bénis. Aussi, le livre de Philipiens2 nous dit qu’il n’a pas regardé à sa condition qui était celle de Dieu, mais il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Le nom de Jésus-Christ est le seul nom capable de délivrer l’homme de la malédiction dont les ficelles sont tirées par les esprits méchants dans les cieux, sur la terre et sous la terre. Par sa mort et sa résurrection, Christ a vaincu les dominations qui tenaient les hommes sous leur joug et les empêchaient de s’épanouir.
Pour briser donc la malédiction, il faut :

-Le renoncement et la repentance de tous les péchés, pensées et attitudes rebelles. Ce point est de loin le plus important car il faut que la personne se confesse de manière sincère et regrette ses attitudes pécheresses. Un seul péché non confessé empêchera le saint esprit d’agir et il sera impossible pour la personne d’être délivrée. Jacques 5 :16/ 2Chroniques 7 :14
-Un engagement ou réengagement à Jésus comme étant le seigneur et le sauveur car toute personne qui ne reconnait pas Jésus comme son seigneur et son sauveur ne peut rien recevoir
-Il faut annuler et renoncer à tous les accords, pactes ou alliances avec le diable.
Exemple : J’annule et je renonce à tout accord, tout lien, tout pacte, tout contrat ou alliance faite en mon nom dans l’ignorance ou consciemment par mes ancêtres, parents ou par ma personne au nom de Jésus.

-Les armes du croyant (cette liste n’est pas exhaustive, nous citerons quelques armes que nous jugeons essentielles)
-Le sang de Jésus Apocalypse 12 :11
-Le nom de Jésus Marc 16 :17/ Philippiens 2 :9-11/
- Le feu du saint esprit

Prière
-O Dieu, pardonne moi, car je suis entré en alliance avec des agents sataniques, j’ai contracté des alliances avec les démons (citez tous les péchés, les pratiques et comportements que vous reconnaissez avoir eu), pardonne moi, visite moi par ta miséricorde et purifie moi de tout péché.
-Maintenant que j’ai accepté Jésus-Christ comme mon seigneur et mon sauveur personnel, je rentre dans une nouvelle alliance avec toi par son sang. Par le nom de Jésus, J’annule et je renonce à tout accord, tout lien, tout pacte, tout contrat ou alliance faite en mon nom dans l’ignorance ou consciemment par mes ancêtres, parents ou par ma personne.
-Par mon alliance dans le sang de Jésus, je brise et détruis les forteresses, les hauts lieux, les chaines, les liens et œuvres des démons et toute forme de malédiction (citez les noms des esprits ou démons qui vous tourmentent et vous créent des misères ainsi que les différentes formes de malédiction) au nom puissant de Jésus-Christ.

- Par mon alliance dans le sang de Jésus, je brise toute alliance satanique et toute malédiction qui parlent contre ma vie, contre ma destinée, contre mon travail, contre mon mariage, contre ma promotion, contre mes études, contre mon foyer…au nom puissant de Jésus.
- Par mon alliance dans le sang de Jésus, Je reprends tout terrain donné à Satan et j’ordonne à tout démon habitant mon corps de partir au nom de Jésus.
-Par mon alliance dans le sang de Jésus, désormais, mon âme, mon esprit, et mon corps appartiennent à Jésus. Car ce n’est plus moi qui vis mais c’est Christ qui vit en moi Galates 2 :20
- Par mon alliance dans le sang de Jésus, je réclame le règne et la plénitude du saint esprit dans ma vie, et je me couvre du sang de Jésus et je m’entoure du feu du saint esprit.
-Je te rends gloire seigneur parce-que je suis délivré, je suis guéri, je suis prospère et béni dans ma génération au nom de Jésus.
NB : il important de persévérer et d’insister dans la prière. Car plus vous mettrez du temps dans la prière, plus Dieu se révélera à vous.
Que Dieu vous bénisse au nom de Jésus-Christ.

Ancien N’GOUMISSA Patrice

2 mars 2012

Bili Bidjocka: La peinture vivante


Bili Bidjocka et Jean-Pierre Bekolo


Publié dans Cameroon Tribune du 01 Novembre 2010
Par Rita DIBA 

Le plasticien, en repérage au Cameroun pour le prochain Salon Urbain de Douala, en a profité pour discuter art à l’espace Doual’art.
Une langue morte. Telle est la métaphore qu’emploie Bili Bidjocka pour définir la peinture dans son sens le plus classique. Avec Bili, on n’est plus à l’ère de la peinture à huile, de l’acrylique et autres, des pinceaux et des toiles à accrocher sur les murs... Pourtant, Bili Bidjocka se définit bel et bien comme un peintre. Filière dans laquelle il a suivi sa formation aux Beaux-Arts à Paris. Loin de toute considération commerciale, la peinture du plasticien prend place surtout dans les musées.
Exposition à l'Abbaye de Mautbuisson

Un cadre à propos, parce que la peinture de Bili Bidjocka, difficile à contenir dans un cercle restreint, s’exprime dans l’espace. C’est une mise en scène, une architecture scénographique, parfois en mouvement, qui véhicule une idée. C’est une reproduction à moindre échelle du monde tel qu’il est vécu à l’extérieur, du temps comme il s’écoule. Et la plupart du temps, il y a inclusion du sujet humain. C’est tout cet ensemble qui constitue un tableau pour Bili Bidjocka. Et tout y participe, installation, vidéo, sculpture… toute cette mise en scène est fortement influencée par la danse et le théâtre, que Bidjocka a pratiqués à une époque.

New York, Paris, Tokyo, Berlin, Munich, Delphes… aux côtés de grands comme le maître du pop art, Andy Warhol, ses expositions suivent le cours de la vie et n’ont pas pour souci de remporter un succès populaire. Plutôt de pousser les gens à s’interroger, à prendre le temps de regarder autour d’eux, à expérimenter des situations. Comme lors de son expo « le principe et la faim », constituée d’une robe faite de bananes. Une expo qui a duré 45 jours pendant lesquelles les bananes sont passées de vertes à pourries, avec en prime une odeur insupportable dans les derniers jours. Il était question de montrer le rapport de l’attraction à la répulsion. Cette exhibition rentrait dans le cadre d’un travail d’une dizaine d’années, "Je suis la seule femme de ma vie", thème qui lui a été inspiré par l’absence d’artistes féminins au Louvre.
Un extrait de son oeuvre: l'Ecriture infinie
Autre chose que le Louvre lui aura inspiré, par le manque aussi de plasticiens africains, une idéologie artistique qui lui aura permis de se créer un espace d’expression singulier, favorisé par son installation aux Frigos à Paris. Cette idéologie est très marquée par la poésie, synonyme de beauté absolue. Et sa manifestation, Bili l’appelle "Perfect Lover". Cette poésie est également scripturale, et ouvre d’autres univers au peintre : « C’est effrayant, parce que je sors de plus en plus de la fabrication d’objets pour l’écriture ». 
L'écriture infinie, un espace où chacun participe en s'exprimant sur une page blanche

Dans ce cadre, Bidjocka est en train de réaliser l’œuvre de toute une vie, « L’écriture infinie », un projet de livres gigantesques de 6000 pages, qui vont faire le tour du monde. Des ouvrages vierges que la planète entière aura la mission de remplir. Sa mission à lui, dans le court terme, être prêt pour le Salon Urbain de Douala, en décembre prochain.
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1 mars 2012

EXPOSITION DE BILI BIDJOCKA le 16 Mars 2012


Bili Bidjocka
Du 17/03/2012 au 28/04/2012

PRÉSENTATION :
Vernissage vendredi 16 mars à partir de 18h

Cela pourrait commencer comme une fable mystérieuse, intrigante : l’histoire d’un homme, mi-homme mi-femelle, qui décida un jour de peindre avec des perles. (…)

La nouvelle exposition de Bili Bidjocka à la galerie Olivier Robert (17 mars – 28 avril 2012) s’inscrit paradoxalement dans un certain espace de la peinture. (…) Que ce soit sur une série de sérigraphies sur verre, ou sur des toiles de peinture et de perles mêlées, on devine la silhouette d’un homme au chapeau. La figure se dérobe sous des apparats de couleurs, les formules magiques, s’évanouit dans un reflet indistinct. Le néon renvoie à l’histoire immédiate, le fauteuil à la mythologie grecque. Peu importe. Les oeuvres résonnent comme des indices. S’il les délivre comme des extraits d’une histoire plus grande, plus intime, plus actuelle, il transpose dans un monde contemporain segmentant, écartant, assimilateur, les interrogations qui ont formé notre histoire culturelle. 

On pourrait évoquer la pluralité maîtrisée des médiums utilisés, la délicatesse du choix des textes, la fascinante construction du tissage de chaque pièce, la rigueur dilettante nécessaire au façonnage de la pensée ; tout ce qui se cache, se trame, attend. Tout ce qui s’attire vers un même point de frottement. Ou alors se laisser aller à la rêverie d’une écriture infinie, composition perpétuelle, qui raconterait l’histoire de cet homme, mi-homme mi-femelle, qui décida un jour de peindre avec des perles.

Extraits du texte de Benjamin Bianciotto dans le cadre de l’exposition personnelle de Bili Bidjocka à la galerie.

Avec Simon Njami, son ami, âme damnée agent et attaché de presse.

Bili Bidjocka NOLI ME TANGERE : La dimension sensible


Bili Bidjocka
Expositions :
Bili Bidjocka fiction #2
NOLI ME TANGERE

PRÉSENTATION :
La dimension sensible.

Bili Bidjocka est un peintre. Son espace d’expression de prédilection est celui de la peinture. Mais la peinture n’est pas une simple technique. Elle ne doit pas renvoyer à une toile accrochée à un mur, à une palette de couleurs, mais bien plus à un vocabulaire, à une écriture dont les règles relèveraient de l’initiation, c’est-à-dire d’une expérience déterminante. 

L’acquis, cher aux existentialistes, renvoie l’inné à l’aube de l’humanité : on est ce que l’on cherche, et la quête précède l’essence. Tout au long de sa carrière, Bidjocka s’est lancé dans une exploration de cet espace infini, en utilisant tous les moyens qui étaient mis à sa disposition : vidéo, installation, acrylique, toile, huile, architecture, poésie, jusqu’à ce qu’il se trouve au point où cette quête a enfin trouvé un sens. Une harmonie, une logique. Cette quête n’avait d’autre objet que la quête, c’est-à-dire, la connaissance. Nous ne parlons pas ici d’une connaissance terrestre, livresque, universitaire, mais d’une connaissance alchimique, quelque chose qui procède de la magie. 

La transsubstantiation est au cœur de ce processus qui voudrait, à l’instar du Christ qui donna un autre sens à sa chair et à son sang, transformer le métal en or (mais n’est-ce pas là le Graal inavoué ou assumé de tout artiste ?), percer le secret des choses. Dans ce jeu de miroirs, de faux-semblants et de chausses trappes, dans ce labyrinthe infini que représentent l’art et la vie, Bidjocka tente de découvrir la formule secrète qui permettrait d’abandonner la dimension concrète et matérielle pour accéder à la dimension du sensible pur. Pour cela, il a décidé d’appliquer l’un des préceptes de Boris Vian : « cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée d’un bout à l’autre », auquel il ajoute une pincée de l’écriture borgésienne. Le résultat ? Ce sont ces fictions dans lesquelles il a décidé de nous embarquer, du Cap de Bonne-Espérance à Paris. 


Ces fictions se présentent sous la forme d’énigmes, d’équations dont le sens est à révéler. Chercher à les résoudre en dehors de la dimension sensible serait vain car, ce que nous révèle l’artiste, c’est cette simple évidence : nous détenons en nous toutes les réponses du monde. À nous de savoir les employer.

Simon Njami                

  Publié sur www.galerieolivierrobert.com