1 mars 2012

EXPOSITION DE BILI BIDJOCKA le 16 Mars 2012


Bili Bidjocka
Du 17/03/2012 au 28/04/2012

PRÉSENTATION :
Vernissage vendredi 16 mars à partir de 18h

Cela pourrait commencer comme une fable mystérieuse, intrigante : l’histoire d’un homme, mi-homme mi-femelle, qui décida un jour de peindre avec des perles. (…)

La nouvelle exposition de Bili Bidjocka à la galerie Olivier Robert (17 mars – 28 avril 2012) s’inscrit paradoxalement dans un certain espace de la peinture. (…) Que ce soit sur une série de sérigraphies sur verre, ou sur des toiles de peinture et de perles mêlées, on devine la silhouette d’un homme au chapeau. La figure se dérobe sous des apparats de couleurs, les formules magiques, s’évanouit dans un reflet indistinct. Le néon renvoie à l’histoire immédiate, le fauteuil à la mythologie grecque. Peu importe. Les oeuvres résonnent comme des indices. S’il les délivre comme des extraits d’une histoire plus grande, plus intime, plus actuelle, il transpose dans un monde contemporain segmentant, écartant, assimilateur, les interrogations qui ont formé notre histoire culturelle. 

On pourrait évoquer la pluralité maîtrisée des médiums utilisés, la délicatesse du choix des textes, la fascinante construction du tissage de chaque pièce, la rigueur dilettante nécessaire au façonnage de la pensée ; tout ce qui se cache, se trame, attend. Tout ce qui s’attire vers un même point de frottement. Ou alors se laisser aller à la rêverie d’une écriture infinie, composition perpétuelle, qui raconterait l’histoire de cet homme, mi-homme mi-femelle, qui décida un jour de peindre avec des perles.

Extraits du texte de Benjamin Bianciotto dans le cadre de l’exposition personnelle de Bili Bidjocka à la galerie.

Avec Simon Njami, son ami, âme damnée agent et attaché de presse.

Bili Bidjocka NOLI ME TANGERE : La dimension sensible


Bili Bidjocka
Expositions :
Bili Bidjocka fiction #2
NOLI ME TANGERE

PRÉSENTATION :
La dimension sensible.

Bili Bidjocka est un peintre. Son espace d’expression de prédilection est celui de la peinture. Mais la peinture n’est pas une simple technique. Elle ne doit pas renvoyer à une toile accrochée à un mur, à une palette de couleurs, mais bien plus à un vocabulaire, à une écriture dont les règles relèveraient de l’initiation, c’est-à-dire d’une expérience déterminante. 

L’acquis, cher aux existentialistes, renvoie l’inné à l’aube de l’humanité : on est ce que l’on cherche, et la quête précède l’essence. Tout au long de sa carrière, Bidjocka s’est lancé dans une exploration de cet espace infini, en utilisant tous les moyens qui étaient mis à sa disposition : vidéo, installation, acrylique, toile, huile, architecture, poésie, jusqu’à ce qu’il se trouve au point où cette quête a enfin trouvé un sens. Une harmonie, une logique. Cette quête n’avait d’autre objet que la quête, c’est-à-dire, la connaissance. Nous ne parlons pas ici d’une connaissance terrestre, livresque, universitaire, mais d’une connaissance alchimique, quelque chose qui procède de la magie. 

La transsubstantiation est au cœur de ce processus qui voudrait, à l’instar du Christ qui donna un autre sens à sa chair et à son sang, transformer le métal en or (mais n’est-ce pas là le Graal inavoué ou assumé de tout artiste ?), percer le secret des choses. Dans ce jeu de miroirs, de faux-semblants et de chausses trappes, dans ce labyrinthe infini que représentent l’art et la vie, Bidjocka tente de découvrir la formule secrète qui permettrait d’abandonner la dimension concrète et matérielle pour accéder à la dimension du sensible pur. Pour cela, il a décidé d’appliquer l’un des préceptes de Boris Vian : « cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée d’un bout à l’autre », auquel il ajoute une pincée de l’écriture borgésienne. Le résultat ? Ce sont ces fictions dans lesquelles il a décidé de nous embarquer, du Cap de Bonne-Espérance à Paris. 


Ces fictions se présentent sous la forme d’énigmes, d’équations dont le sens est à révéler. Chercher à les résoudre en dehors de la dimension sensible serait vain car, ce que nous révèle l’artiste, c’est cette simple évidence : nous détenons en nous toutes les réponses du monde. À nous de savoir les employer.

Simon Njami                

  Publié sur www.galerieolivierrobert.com